Colloque N°9 – 29 & 30 septembre 2016 – Bordeaux
Intervenants
Patrick Ayoun, Annick Batteur, Agnès Cerf, Marie Romero, Gérard Neyrand, Laure Razon, Samuel Lemitre, Rosa Jaitin, Laurent Gebler, Philippe Lafaye.
Actes
Le colloque est suivi d’un ouvrage paru en juillet 2018 : « Frères et sœurs. Incestes sous silence »
Note d’intention
L’inceste fraternel est souvent assimilé à la découverte sexuelle entre enfants ou adolescents. Cette assimilation à des jeux sexuels lorsqu’il n’y pas de violence et une proximité d’âge permet aux parents de traiter ces actes dans l’intimité du cercle familial.
Un déséquilibre d’âge et de maturité entre chacun des protagonistes inscrivent ces actes dans la transgression voire l’abus sexuel lorsque l’un d’eux est en position d’infériorité psychique et/ou physique par rapport à l’autre. L’intervention d’un tiers est alors requise, elle peut se dérouler au sein de la cellule familiale ou dans le cadre d’une mesure de placement dans un service de Protection de l’Enfance.
Cette initiation sexuelle transgressive consentie ou contrainte gomme l’interdit de l’inceste. Son effet potentiellement traumatique est-il le même que celui engendré par l’inceste commis par un père, un grand-père, un oncle…
- Quelle est la spécificité de cet inceste ?
- Le lien fraternel n’en est-il pas le porteur ? Si le fantasme d’inceste traverse les fratries, pourquoi est-il transgressé dans des familles et ne l’est-il pas dans d’autres ?
- Faut-il retenir le nom d’inceste quand la transgression se produit entre frère et sœur d’éducation (famille recomposée, famille d’accueil, établissement éducatif) ? A-t-elle la même résonnance psychique et sociétale ?
- Les qualifications judiciaires d’inceste fraternel civiles ou pénales ont-elles prises en compte l’évolution des compositions familiales, la confrontation des mineurs avec l’acte sexuel cru plus précoce du fait des nouveaux médias ?
- Ce nouveau contexte favorise-t-il les passages à l’acte des enfants transgresseurs ?
- Quels accompagnements des enfants et des parents ayant vécu l’inceste fraternel faut-il privilégier ? Quelles actions spécifiques faut-il envisager pour remédier aux effets qu’il entraîne ?
S’interroger sur les liens qui unissent les membres d’une fratrie, sur le fonctionnement des familles fussent-t-elles naturelles ou recomposées est le réflexe premier des professionnels de la Protection de l’Enfance. Comment inscrire leur action dans ces dynamiques familiales excluant le tiers ? Comment les professionnels peuvent-ils interroger les liens verticaux adulte/enfant et les liens horizontaux des fratries ?
L’objectif de ces trois demi-journées est d’ouvrir des pistes de réflexion dans un cadre pluridisciplinaire sur ce thème peu approfondi.